Quatrième de couverture :
Pure comme le cristal et belle à faire damner un saint, Olga mène, auprès de sa famille d’origine kazakhe, une vie sans histoire dans une petite commune de Belgique. Jusqu’au jour où le directeur du théâtre de la ville vient proposer à son père de l’engager. En dépit de ses réticences, celui-ci finit par accepter.
Jalousée par les femmes de la troupe, convoitée par les hommes, la jeune première voit très vite les passions se déchaîner autour d’elle. Sa présence contribue à raviver de douloureux souvenirs et à révéler d’indicibles secrets. « De regrettables incidents », ainsi que les qualifie l’ancien directeur du théâtre.
Le sujet de départ est intéressant, une troupe de théâtre amateur et une future jeune première à la situation précaire puisqu’elle peut être renvoyée du jour au lendemain avec sa famille au Kazakhstan et que sa jeune soeur a une grave maladie cardiaque. Mais il me faut l’avouer, j’ai eu du mal à m’attacher à l’histoire et aux personnages au début. Il m’a bien fallu une centaine de pages pour m’accrocher. En fait c’est le moment où on comprend le sens du titre, ce que sont ces « regrettables incidents » que le roman a vraiment pris de l’intérêt pour moi. A partir de là, et après la représentation théâtrale, quand le tout prend des airs de roman policier et que l’auteur distille des surprises à rebondissements pour trouver le fin mot de l’affaire, je n’ai plus pu lâcher le livre. Armel Job a vraiment construit cette deuxième partie comme un imbroglio diabolique.
Même si ce n’est pas le meilleur Armel Job que j’aie lu, j’ai donc fini par apprécier ma lecture. Envers et contre tout, il y a une « recette Armel Job » qui fonctionne : des portraits qui font mouche, un ancrage dans le terroir, un angle différent à chaque fois (ici une jeune fille réfugiée et des couples marqués par des secrets profondément enfouis), une thématique (ici le théâtre qui fait vivre les passions si proches finalement de la vraie vie). Et je reviendrai donc avec plaisir à d’autres textes de l’auteur.
Un exemple de portrait acidulé :
« De toute façon, Arsène Chockier, que ses parents avaient pris soin d’engendrer à titre unique et définitif afin de préserver l’héritage, n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour les activités ancestrales de la famille. Malgré une scolarité tumultueuse, il se flatte d’occuper un poste à l’université de Liège, dans le département de philosophie, une science à laquelle personne, à Jalbour, ne comprendrait rien, ce qui le dispense d’en faire étalage. La seule expression de son érudition tient dans une certaine façon de lever le menton qui confère à ses paupières l’obliquité caractéristique des universitaires se penchant vers le commun des mortels. » (p. 82-83)
Armel JOB, De regrettables incidents, Robert Laffont, 2015
Rendez-vous Armel Job en ce Mois belge – J’ai lu ce livre en même temps que mrs pepys, merci pour les échanges !
J’aime Armel Job mais il me laisse aussi toujours un peu sur ma faim. J’aime comme toi cette ambiance belge, et puis ici, on devine aussi un regard dénué de pitié sur les petits parvenus que je déteste également (et mets en pièces également 🙂 ). Je suis toujours un peu conquise et un peu déçue, mais n’y renonce pas …
C’est exactement ça mais je passe quand meme un bon moment de détente, et j’en ai encore quelques-uns à lire 😉
J’y reviens de temps en temps aussi, et certains titres m’ont enthousiasmée plus que d’autres (j’ai beaucoup aimé « Les mystères de sainte Freya »)..
C’est celui que j’ai lu l’année passée, très amusant et piquant, en effet 😉
J’espère y retourner …en 2021!
Moi aussi 😉
Je n’ai pas lu celui-là. Tous ne me plaisent pas de la même façon non plus. J’ai mes préférés. Le dernier lu m’a séduite.
On sait qu’ils ne sont pas tous « parfaits » mais on passe toujours un bon moment 😉
j’ai apprécié ma découverte de l’auteur, je note celui celui-là pour le théâtre malgré ton bemol!
Ah mais oui, le théâtre, évidemment ! 😉
Il est dans ma Pal à découvrir une autre fois, j’apprécie beaucoup cet auteur comme tu le dis si bien il a sa patte. J’ai bien apprécié « Le bon coupable », mon préféré reste « Loin des mosquées », un bijou
Je crois que mon préféré est « Tu ne jugeras point ».
Cette année, j’avais emprunté Une femme que j’aimais pour le mois belge… mais l’atmosphère provinciale, pleine de secrets de famille, qui m’avait plu dans Une drôle de fille n’a pas fonctionné cette fois…
Je ne le connais pas. Je verrai à la bibli quand elle rouvrira.
Ambiance belge oui, mais en lisant celui-ci (qui était mon premier Armel Job), j’ai aussi recherché l’ambiance théâtre amateur. Un bon souvenir de lecture, avec aussi la terrible clé du récit.
Ce titre est terrible une fois le roman lu…
Ah ce fameux Armel Job.:) Toujours rien lu de lui mais il faudrait que je tente, par curiosité. Je choisirai bien sûr un autre titre si celui-ci n’est pas son meilleur.
Je te conseille Tu ne jugeras point ou Helena Vaneck.