Étiquettes

, ,

Quatrième de couverture :

C’est l’histoire d’une première fois, celle de Danaël, dix-sept ans, englué dans l’ennui de sa campagne. L’histoire d’une désillusion, d’un amour à sens unique, un crush qui vire à la possession, à la violence. L’écriture vive et incisive de Joanne Richoux dissèque cette frontière parfois mince entre l’amour, la folie et la haine.

Entre deux lectures consistantes du jury du Livre de poche, j’ai lu « d’un seul souffle » comme le dit la présentation de la collection ce court récit de Joanne Richoux, que je ne connaissais pas du tout jusqu’à présent. La collection « D’une seule voix » d’Actes Sud Junior propose des textes courts pour les jeunes lecteurs un peu en difficulté avec la lecture, des textes qui peuvent être lus à haute voix, sur des sujets qui touchent les adolescents.

Pour une fois, je ne vous donne pas la quatrième de couverture, qui en dit trop à mon goût.

Dans ce texte, Danaël marche dans le noir et l’humidité de l’automne, lui, l’ado timide et boutonneux, se remémore sa rencontre avec Florine, une gothique originale qui lui a un jour tendu un écouteur pour entendre Polly de Nirvana. Une chanson qui a tout déclenché, un premier amour fou, le secret de Danaël qui lui gonflait le coeur. Mais… qui a vrillé ? qui est « un peu perché »?

Une écriture rapide, toute en métaphores, presque un slam pour dire le mal de vivre, le mal d’aimer, le mal de se parler, pour parler implicitement du consentement. Pour être honnête, c’était vraiment trop court pour moi cette fois, mais ce texte ne manque pas de qualités pour plaire aux grands ados. La preuve, je l’ai lu parce qu’une élève l’a présenté en classe et que je lui ai demandé à prêter.

« J’ai vissé l’écouteur au creux de mon tympan.
Polly, de Nirvana.
Illico j’ai craqué. Illico j’ai su.
Ce serait Florine et Danaël, point.
A partir de Polly je l’ai aimée comme un malade. »

« Tu vois, en décembre, quand on se les gèle, que se dessaper dans la salle de bains est absurde. À ce moment-là, l’eau de la douche peut atteindre les 40 degrés, ou plus, c’est quasi de la neige sur la peau. Choc thermique. Florine c’est pareil. De la neige qui brûle. »

Joanne RICHOUX, T’as vrillé, Actes Sud Junior, Collection D’une seule voix, 2021