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Présentation de l’éditeur :

A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.

Non, vous ne rêvez pas, vous êtes bien en train de découvrir enfin mon billet sur ces Chaussures italiennes. Que dire de ce livre ?

D’abord c’était ma première découverte de l’auteur Henning Mankell. J’ai, paraît-il, la chance d’être « vierge » de Wallander, que j’espère bien, désormais, rencontrer un jour ! J’ai déjà lu des auteurs nordiques, mais je suis chaque fois épatée par cette proximité avec une nature rude, les hivers longs, la mer prise dans la glace, les rochers, l’isolement. Je suis dépaysée aussi par le naturel des personnages, leur côté direct, sans chichis. Harriet qui débarque sans crier gare, Louise qui dort entre ses deux parents sans complexe, des gens qui se saoûlent tranquillement tout en fêtant la vie (et pourtant Dieu sait que je suis allergique aux alcooliques)… Nature + naturel, c’était déjà un régal !

Mais surtout « c’était un long hiver« . Cette petite phrase soufflée par Fredrik à la page 223 est une métaphore de sa propre existence, de son propre coeur gelé depuis l’erreur médicale qu’il a commise. Il en a eu de l’audace, Henning Mankell, de faire entrer sur la glace une femme en fin de vie qui va réveiller ce « coeur en hiver »…

Une île, un lac, une caravane, une forêt, quatre femmes « révélantes » et « réveillantes » : le roman dévoile peu à peu ses richesses, des failles, des peurs, des brisures, des désirs…

J’ai beaucoup aimé le personnage de Louise, tellement attachante. Il me faut avouer aussi que je me suis reconnue dans certains traits de la personnalité de Fredrik (une lectrice qui s’identifie à un héros masculin ??)

Comme je n’ai pas lu aussi vite que je l’espérais, j’ai eu peur de passer à côté, mais finalement, non. Moi aussi, je suis « arrivée jusque là. Pas plus loin. Mais jusque là. » C’est difficile de parler de ce livre car il touche aux émotions, à la vérité de soi, à notre relation aux autres… Se contenter de dire : Merci, Monsieur Mankell. Je reviendrai.

« Peut-être pendant toutes ces années étais-tu en route sans le savoir ? Il est aussi facile de se perdre à l’intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes. » (p. 155-156)

Henning MANKELL, Les chaussures italiennes, traduit du suédois par Anne Gibson, Le Seuil, 2009 (et Points Seuil)

Le coup de coeur de Noukette ! L’avis de Richard et d’Asphodèle, celui de Valou

Et hop, trois challenges : l’objet du Petit bac, une étape suédoise pour les challenges de Prune et de Kathel (et un livre de PAL en moins…)

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