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Quatrième de couverture :

« En Sibérie, dans les glens écossais, les criques de l’Egée ou les montagnes de Géorgie, les héros de ces quinze nouvelles ne devraient jamais oublier que les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances. Rien ne sert à l’homme de trop s’agiter dans la toile de l’existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. Et puis une mauvaise chute vaut mieux qu’une fin insignifiante. » (Sylvain Tesson)

 

 

C’est pour une raison que certains pourront juger un rien sadique que j’ai été entraînée dans la lecture de ces nouvelles et dans la découverte  d’un livre de Sylvain Tesson : c’est mon collègue qui me l’a prêté, en me disant « C’est pas mal du tout ! » Il s’agissait de choisir une nouvelle à synthétiser pour l’examen de repêchage de quelques-uns de nos élèves en ce début septembre…

Je me suis donc embarquée sans savoir que j’apprécierais autant le voyage !

Plusieurs sources de plaisir et d’intérêt pour ouvrir ce livre : d’abord la variété des paysages, des univers, des histoires, des thèmes, des hommes et des femmes qui peuplent ces 205 pages. La course au progrès en Géorgie, un séjour forcé dans l’eau avec un top model de chez Gucci, des frères jumeaux qui reproduisent sans le savoir une histoire antique, un naufragé qui va peut-être revenir à la civilisation – ou pas, des ados écossais qui ont découvert un trésor enivrant… De ce point de vue, j’ai particulièrement aimé découvrir les héros des nouvelles Le lac et Le phare. La dérision de La fille m’a fait sourire.

Au coeur de la nature, des paysages intemporels, la main de l’homme se fait sentir, rarement avec bonheur : la première nouvelle, L’asphalte, m’a fait froid dans le dos (en fait de chute, elle est particulièrement abrupte) tandis que la deuxième, Les porcs, m’a proprement révulsée et dégoûtée. Je crois que je m’en souviendrai longtemps, de celle-là !

Les comportements humains sont peints sans détour, avec réalisme, mais sans moralisme. Jalousie, envie, machisme, indifférence… Sylvain Tesson constate. Et nous oblige à réfléchir à nos comportements humains. J’ai bien aimé le clin d’oeil aux femmes de la quatrième nouvelle, Le bug.

Dépaysement, prise de distance, interrogations, tranches d’humanité : voilà ce que vous apporteront ces nouvelles si vous vous y intéressez. Je vous les recommande bien volontiers, et vous savez pourtant que je ne suis pas une grande lectrice de nouvelles !

Sylvain TESSON, Une vie à coucher dehors, Gallimard, 2009 (et Folio)

L’avis de Clara

Et merci au prêteur de nouvelles !