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Présentation de l’éditeur :

Demain, je franchis la frontière. La frontière des conventions, celle du premier pas, du secret ou de la culpabilité…
Onze nouvelles tendres, savoureuses et pleines d’humour dans lesquelles les personnages attachants imaginés par Agnès Dumont sont confrontés à un moment–clé, une rupture qui laissera des traces.

Agnès Dumont a publié chez Quadrature trois recueils de nouvelles avec Liège et sa banlieue en toile de fond : Demain, je franchis la frontièreJ’ai fait mieux depuis (prix Georges Garnir 2011) et Mola mola. C’est dans cette ville qu’elle vit et qu’elle enseigne le français.

Aujourd’hui, rendez-vous Quadrature en ce mois belge, et j’ai choisi ce recueil, trouvé (une fois de plus) avec surprise à la Bourse aux livres.

J’ai apprécié cette lecture, les différentes frontières franchies, les portraits de femmes qui se dessinent (car ce sont essentiellement des narratrices dans ces nouvelles toutes écrites à la première personne), le faux angle policier sous lequel l’auteur entre dans une histoire, l’humour noir et l’ironie qui agrémentent ces textes.

Mais j’ai quand même un bémol : il me semble au bout du compte qu’un seul portrait se dégage des onze nouvelles, celui d’une femme d’environ quarante ans, divorcée ou coincée dans son mariage, entre un mari indifférent ou mortellement ennuyeux et des enfants involontairement pompants, qui se demande si elle doit céder aux avances réelles ou imaginaires du voisin d’en face, qui se sent vieillir dans son propre regard et semble très fragilisée par rapport à son avenir plus ou moins proche. Et cette impression est renforcée par des détails récurrents (un nom de magasin, une rue, le prénom d’une fille de onze ans, le nom du chat). A se demander si l’auteur n’a pas imprimé ses angoisses dans ses nouvelles, en prenant heureusement un ton très humoristique. Cette impression répétitive est-elle due au format assez court de ces nouvelles, je ne saurais le dire… (j’ai du mal à en dire plus, je suis désolée !)

« Chacun avait envie, c’était clair, de filer en douce pour rejoindre son canapé et le téléviseur béni qui noyait les soucis et ême toute forme de pensée structurée plus sûrement qu’un casier de bières. Mais bon, il y avait ce doigt sur le comptoir, le gamin tout pâle qui exhalait le vomi et un zeste de dignité qui rôdait encore chez certains d’entre nous. » (p. 89)

Agnès DUMONT, Demain, je franchis la frontière, Quadrature, 2008

L’avis de Mina

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