Étiquettes
Quatrième de couverture :
Londres, 1929. Maisie Dobbs monte sa propre agence de détective privé. Un métier peu commun pour une jeune femme.
Mais cette fille d’un modeste marchand de quatre saisons n’est pas comme les autres. Placée comme domestique dans une demeure aristocratique de Belgravia, elle réussit à intégrer le prestigieux Girton College de Cambridge, au prix d’un travail acharné.
Mais, quand survient la Grande Guerre, elle n’hésite pas à endosser l’uniforme d’infirmière, quitte à voir tous ses espoirs disparaître dans le sang et la boue des champs de bataille français.
Sa première affaire la replonge justement dans les années sombres de la guerre et elle va devoir affronter les fantômes qui la hantent depuis plus de dix ans.
Le premier roman de Jacqueline Winspear, qui a su créer une charmante héroïne, sorte de Sherlock Holmes mâtiné de Freud !
Il me faut avouer que le début de ma lecture a été un peu lent : je venais de terminer La fille qui tombe du ciel, aussi j’ai eu un peu de mal à m’attacher à une nouvelle héroïne qui ne manque pourtant pas non plus de caractère ni de qualités. Le fait de changer un peu d’époque et de revenir à la Première guerre mondiale devait être un atout supplémentaire, mais j’ai d’abord trouvé Maisie Dobbs trop parfaite, trop lisse, limite trop gentille : la jeune femme tellement empathique et intuitive qui ouvre sa propre agence de détective avec un joli premier succès, ensuite dans le flash back de 1910 à 1917 la même fille qui, à treize ans, lit Kirkegaard, est capable de se lever en plein nuit pour satisfaire son goût de la lecture tout en accomplissant sans faille le jour un travail lourd de femme de ménage dans une maison aristocratique de Londres… ça me paraissait beaucoup ! (Je me suis après lecture qu’aujourd’hui on qualifierait sans doute Maisie d’enfant « à haut potentiel », ce qui rend les choses plus vraisemblables.)
Et puis, voilà Maisie à l’université en plein début de la Grande guerre, Maisie qui se laisse toucher, interpeller par ses amies qui s’engagent, soit comme infirmière, comme ambulancière, soit comme ouvrière dans les usines d’armement. La jeune fille triche alors sur son âge pour se faire engager elle aussi comme infirmière et se retrouver en Flandre française, à Bailleul, dans un hôpital de campagne où on donne les soins d’urgence et où on évacue les blessés vers l’arrière. C’est là qu’elle rencontrera Billy Beale, qui deviendra bien plus tard son homme à tout faire dans son métier de détective. Maisie va vivre là un véritable baptême du feu, une expérience qui bouleversera sa vie de femme et lui permettra douze ans plus tard de résoudre l’affaire liée à cette « Ferme » dans le Kent.
Et là… il faut reconnaître que Jacqueline Winspear combine avec habileté différents éléments, soit largemente xposés, soit évoqués : l’enquête (assez classique et sage, quoique la fin présente un sacré danger pour Maisie et Billy), l’initiation de la jeune Maisie par son mentor Maurice Blanche, les femmes britanniques dans la Grande guerre et la condition féminine en général, le retour des grands blessés au pays et leur difficile réadaptation à la vie civile, en particulier pour les « gueules cassées », l’histoire d’amour… Le tout compose un ensemble finalement très agréable sous la narration fluide de Jacqueline Winspear.
Au final, je vous dois un second aveu : mon petit coeur a fondu quand Maisie a enfin osé affronter les fantômes de sa guerre, une démarche qui la rend tellement humaine et attachante… et qui place ma lecture à la limite du coup de coeur !
Il n’y a que deux volumes des aventures de Maisie traduits en français, quand le Livre de poche va-t-il se décider à en faire traduire d’autres ?
Jacqueline WINSPEAR, Maisie Dobbs, traduit de l’anglais par Jean-Christophe Napias, Le Livre de poche, 2007
Une lecture commune que je partage avec Enna.
Alexandra a dit:
Je suis heureuse de voir que ce roman t’a plu. Le début est un peu lent, mais toute la partie flash-back est plutôt intéressante. On voit Maisie évoluer au fil des tomes, et les tomes 2 et 3 te feront même peut-être verser quelques larmichettes ;).
anne7500 a dit:
Il n’y a que Les demoiselles de la plume blanche de disponible en français (avec celui-ci). Snif ! (je ne lis pas en V.O.)
keisha41 a dit:
Une série absente de mes biblis!!!
anne7500 a dit:
M’enfin ! pas de Polonais et pas de Maisie Dobbs ? Y a du laisser-aller 😉
eimelle a dit:
A découvrir donc!
Que de tentations!
anne7500 a dit:
Ce mois anglais est mortel ! 😉
Lili a dit:
Bon… tu as visiblement décidé de faire grossir dangereusement mes envies de lectures pendant ce mois anglais, c’est malin ! 😀
anne7500 a dit:
Héhé ! Je te fais la même réponse qu’à Eimelle 😉
Bianca a dit:
J’ai les deux volumes traduits en français, j’espère pouvoir en lire d’ici la fin du mois car il a tout pour me plaire !
anne7500 a dit:
Comment ne pas accorder sa confiance à Maisie Dobbs ! Tu vas te régaler, oui (et on boit des litres de thé avec elle…)
Suzanne a dit:
Je note avec espoir de le trouver par ici.
anne7500 a dit:
Je l’espère !
enna a dit:
Je suis vraiment rentrée dedans tout de suite, même si je comprends bien tes réserves du début. Et j’ai aimé que la guerre soit un élément clé de ce roman. Je pense que je vais continuer à lire la série!
anne7500 a dit:
Moi aussi, et je regrette bien qu’il n’y en ait que deux traduits, parce que je ne peux pas lire en V.O. comme toi avec on anglais niveau Maternelle ou presque 😉
Aelys a dit:
Je ne sais pas si le roman me tenterait, mais tu en parles très bien !
anne7500 a dit:
Merci ! Tu peux toujours tenter un emprunt en bibliothèque par curiosité.
Mrs Figg a dit:
C’est amusant : j’avais commencé à lire Maisie Dobbs et la trouvant trop gentille, trop ‘Marie Sue’, j’ai stoppé ma lecture il y a quelques jours … Mais finalement, ton billet me donne envie de reprendre ce livre … Je n’avais pas compris qu’on allait suivre son parcours pendant la guerre, du coup ça m’intéresse davantage …
anne7500 a dit:
Nous avons ressenti la même chose au début. Je ne regrette vraiment pas d’avoir continué, à cause de l’évocation de la Première guerre (un sujet qui me passionne). Il ne faut pas s’attendre non plus à une enquête trépidante mais ce n’est vraiment pas grave (et le lien avec la guerre revient forcément).
Mrs Figg a dit:
Finalement, j’ai fini !!
Mon avis est toujours mitigé malheureusement … J’ai aimé les passages sur la 1GM mais effectivement, l’enquête n’est pas trépidante … Et j’ai trouvé Maisie trop lisse … Bref, cette série n’est pas pour moi (mais au moins, je le sais maintenant lol)
anne7500 a dit:
Je comprends. Elle n’est plus si parfaite à la fin, et sa guerre m’a vraiment passionnée. J’ai été touchée aussi par ces hommes revenus de la guerre insomniaques et qui hantent les rues de Londres la nuit. Je lirai l’autre traduit en français avec plaisir, je crois.
Litterama (Les femmes en littérature) a dit:
Enfin moi cela me tente beaucoup. j’adore ces héroïnes anglaises. Oui peu de femmes ont pu s’en sortir. Uniquement les caractères et les intelligences exceptionnelles. Sinon beaucoup de destins sacrifiés, pour une qui réussit à l’époque.
anne7500 a dit:
Jacqueline Winspear évoque ces jeunes femmes dont le petit ami est mort en France ou en Belgique et qui ne sont pas mariées par la suite. C’est aussi une forme de génération perdue, en plus de toutes ces veves et ces orphelins ou ces jeunes hommes revenus tellement abîmés qu’ils n’ont pu se marier non plus.
alexmotamots a dit:
Il y en a beaucoup en VO ?
anne7500 a dit:
Plus que des traduits, oui.
noukette a dit:
Il est dans ma PAL… et ton billet me donne drôlement envie de l’en sortir !
anne7500 a dit:
Je lirai ton avis !
Karine:) a dit:
Je l’ai beaucoup aimé, celui-là! J’en ai quelques autres, en plus! J’en avais parlé l’an dernier pour le mois anglais!
anne7500 a dit:
Ca ne m’étonne pas que tu aimes Maisie 😉