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Antoine Wauters, Césarine de nuit, Cheyne éditeur, Le Mois belge
Quatrième de couverture :
« Un texte dur avec des mots doux », dit de ce livre Antoine Wauters. On ne saurait mieux exprimer le trouble qui saisit le lecteur à mesure qu’il avance dans ce conte cruel. Césarine et Fabien sont deux jumeaux, issus d’une famille paysanne, que leurs parents abandonnent. Ce n’est pas tant leur périple d’enfants perdus, fuyards tôt « repris en main », traînés d’institution en asile, qui nous retient : c’est la violence de la traque et des traitements qu’on leur inflige pour les faire rentrer dans l’ordre. On a tôt fait de comprendre que l’enjeu de ce récit dépasse de loin la simple compassion pour une innocence martyrisée. Ce que l’Autorité mystérieuse et impitoyable qui met Césarine et Fabien en prison cherche à corriger en eux, c’est leur indocilité, leur faim de vie libre, leur nature non conforme. Et le conte se mue en réquisitoire implacable contre un monde, le nôtre, qui s’acharne par des moyens très légaux sur qui ne se soumet pas à ses lois et ses normes.
En ces enfants, c’est le désir qu’on assassine.
J’avais beaucoup aimé Nos mères, lu lors du premier mois belge, et je me réjouissais de retrouver Antoine Wauters pour cette lecture commune de Césarine de nuit, mais la magie n’a absolument pas fonctionné ici. Mon billet sera court, à l’instar de mon ressenti…
Si je n’avais pas lu la quatrième de couverture, je ne suis pas sûre que j’aurais tout compris du sujet : maltraitance, abandon, formatage de Césarine et Fabien par l’institution, dépersonnalisation… Déjà j’aurais dû me méfier parce que ces sujets me font peur en littérature, on en entend déjà assez sur la maltraitance d’enfants dans la réalité, qui dépasse souvent la fiction. Mais ici, je ne comprends pas l’association entre un thème aussi dur et la forme de prose poétique qu’a choisie Antoine Wauters : le travail sur la forme, sur l’écriture est évident, très recherché (puisque voulu par l’auteur), mais je ne l’ai ni goûtée ni comprise, pas plus que ces petites digressions constantes pour le plaisir des associations de mots et d’idées. Il y a aussi des références à Artaud et Césaire, annoncées en quatrième de couv’, que je n’ai pas saisies par manque de culture.
Je sais qu’Antoine Wauters est avant tout poète, alors je suis sans doute ignare, insensible, ou ce n’était pas le bon moment : bref, je suis restée totalement hermétique à ce texte ! (Désolée pour ce billet lapidaire…)
Antoine WAUTERS, Césarine de nuit, Collection Les grands fonds, Cheyne éditeur, 2013 (première édition en 2012)
Je serai le vilain petit canard de cette LC autour de ce livre.
Ce n’est jamais plaisant de se sentir passer à côté d’un texte dont on attendait avec impatience mais on a aussi le droit d’être hermétique hein, même à ce qu’on sait être de la littérature de qualité !
J’espère que tu auras plus de chance avec ta prochaine lecture !
Oui, heureusement, mes lectures suivantes ont été bien plus attrayantes.
qu’on* attendait avec impatience (le problème de deux phrases qui se télescopent dans la tête et qui ne veulent plus rien dire une fois écrites, hmm :p)
On peut dire que tu n’y vas pas de main morte, mais l’auteur non plus avec un tel sujet… Je crois que je verrai aux extraits chez tes colectrices ce que peut donner le style et la prise de risque d’associer la poésie à l’horreur.
Désolée, quand je n’aime pas, je ne sais pas prendre de pincettes 😉
Dommage… Je note Nos mères du coup (et Sylvia !).
J’espère que tu aimeras tout autant (il y a de fortes chances que oui) 😉
Celui-ci me laissait à distance par son thème, ton billet semble confirmer qu’il n’est pas pour moi. Toujours motivée pour » Sylvia » ( poésie pour poésie… ) ( y’a de la thématique dans l’air ;))
Je ne suis pas l’avis le plus « crédible » ou fiable, vu que je suis tellement négative. Lili et Moglug sont bien plus nuancées que moi. J’ai « Sylvia » aussi et je doute, maintenant…
Je n’ai pas été tentée en raison du sujet. Déjà « La maladroite » à la rentrée m’avait secouée. Avec tout ce que je vois, pas envie de lire des dizaines de livres sur le sujet.
Moi qui m’enthousiasmais de lire ce texte après quelques belles critiques, voilà un avis dissonant à prendre en compte…
Je garde donc en tête de lire « Nos mères », mais celui-ci je ne vois pas trop ce que ça donne.
Je ne suis pas le meilleur avis de référence… 😉
en tout cas, que de variété dans ce mois belge! Je vous suis de loin cette année, mais je vois que certains font débat!
Il faut bien un peu de piment (belge) ! 😉 Mais c’est sûr que je découvre encore plein de choses intéressantes à lire !
J’ai beaucoup beaucoup aimé Nos mères lu l’année passée, et bizarrement, il n’y a aucun autre titre d’Antoine Wauters qui me tente
Celui-ci ne me convenait pas, je crois… Peut-être que « Sylvia » me plaira plus parce que le thème m’intéresse plus. J’espère.