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Le mois anglais, Londres, Paul Verlaine, Poésie, Sonnet boiteux
Ah ! vraiment c’est triste, ah ! vraiment ça finit trop mal,
Il n’est pas permis d’être à ce point infortuné.
Ah ! vraiment c’est trop la mort du naïf animal
Qui voit tout son sang couler sous son regard fané.
Londres fume et crie. O quelle ville de la Bible !
Le gaz flambe et nage et les enseignes sont vermeilles.
Et les maisons dans leur ratatinement terrible
Epouvantent comme un sénat de petites vieilles.
Tout l’affreux passé saute, piaule, miaule et glapit
Dans le brouillard rose et jaune et sale des Sohos
Avec des « indeeds » et des « all rights » et des « haôs ».
Non vraiment c’est trop un martyre sans espérance,
Non vraiment cela finit trop mal, vraiment c’est triste
O le feu du ciel sur cette ville de la Bible !
Paul Verlaine
Georges Rouault, Paysage avec barque, 1905
Toujours à Londres…
Une vie bien malheureuse passée à Londres…qui lui a inspiré en tout cas de très beaux poèmes. Merci pour ce sonnet !
En effet, une vie mouvementée !
Très beau poème et je ne connaissais pas le tableau de Rouault, que j’aime beaucoup.
Encore une fois, c’était une découverte aussi pour moi (le tableau, pas le poème).
J’aime beaucoup la toile que tu as choisie pour illustrer ce poème, même si je ne suis pas toujours sensible à la poésie de Verlaine.
Et sinon, tu aimes d’autres styles poétiques ?
Ah Verlaine, comment résister à sa poésie ? Jadis et naguère m’a moins marquée, je le relirais bien à l’occasion. Et je rejoins Aifelle, je ne connaissais pas non plus ce beau tableau.
Que de découvertes grâce aux Anglais 😉