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Quatrième de couverture :
« Le cadavre gisait dans une mare de sang. »
Antoine Lagarde déteste ce genre de cliché, mais il lui faut l’admettre : celui de son père gît à ses pieds, dans une mare de sang. Un père veuf, cafardeux, hypocondriaque, mais sans histoire. Du moins le croyait-il avant de découvrir sur les lieux du crime un indice négligé par la police : une simple carte à jouer, un valet de pique, ou plutôt le premier jalon qui mènera ce bussinessman bien sous tous rapports, fin nez et homme à femmes, dans un jeu de pistes sanglant dont il ignore les règles.
Ce roman est le tout premier écrit par Paul Colize, autoédité d’abord en 2003 sous forme dactylographiée et sous le titre Quatre valets et une dame puis publié en 2010 aux éditions Krakoen sous le titre Le valet de coeur. Son éditrice actuelle ne souhaitant pas laisser croupir ce roman, Paul Colize a remanié le texte pour le voir publié en poche chez Pocket avec un titre qui rend justice au nez particulièrement développé de son personnage principal : Un parfum d’amertume. Chacun des titres a un lien évident avec le roman et c’est assez intéressant, cette succession d’éditions et de titres.
C’est drôle, j’ai facilement imaginé Paul Colize dans la peau d’Antoine Lagarde : l’auteur est grand, mince, les yeux bleus, une grande classe à mon humble avis et un humour narquois quand on le rencontre en dédicace. Bon, la comparaison s’arrête là évidemment : Antoine est directeur d’une agence de consultants, divorcé, la garde de son fils Jérôme est l’objet de batailles feutrées mais acérées avec son ex-femme. Et le voilà confronté au meurtre sanglant de son père. Un seul indice oublié par la police, qui n’a aucune piste : une carte à jouer, le valet de pique, marqué de quelques lettres mystérieuses. D’autres cartes suivront et d’autres crimes, qui se révéleront faire partie d’une machination dont Antoine est le centre. Son goût pour les femmes va le mettre en contact avec une journaliste sulfureuse qui le mettra sur des pistes très intéressantes… de plus en plus périlleuses… (et quelques scènes torrides). Je n’irai pas plus loin, je ne vous mettrai évidemment pas complètement au parfum 😉
J’ai apprécié le rythme du récit, les chapitres courts s’enchaînent rapidement, révélant leur lot d’indices, de questions, de doutes, de peurs, de fausses pistes aussi. Tout cela est dépaysant puisque nous voyageons de Paris à Bruxelles, en passant par Strasbourg, la Slovénie et Caracas. A priori je ne trouverais pas Antoine Lagarde très sympa si je le rencontrais dans la vraie vie mais comme il est le narrateur de ce roman et qu’il ne cache aucun de ses états d’âme, qu’il les raconte même avec une pointe de cynisme tout à fait délectable tout en gardant sa sensibilité, je l’ai forcément apprécié. Pour un premier roman, il faut avouer que c’est bluffant de maîtrise…
Et voilà, j’ai enfin lu Paul Colize !
« En général, dans les romans policiers, le héros mène l’enquête, page après page. Il fait les recoupements, à force de logique, de déductions, de méthode.
Dans mon cas, c’est l’inverse. Je reçois les indices sur un plateau. Il ne me reste plus qu’à suivre les pistes, comme le Petit Poucet. »
« Un grouillement de piétons gesticule sous la pluie. L’air respire le kérosène et la végétation humide. Caracas est une station-service construite dans une serre. »
Paul COLIZE, Un parfum d’amertume, Pocket, 2016
Marilyne a dit:
Hum, il me plait bien ce parfum. Au plus tard, l’année prochaine 😉
anne7500 a dit:
Il est moins ancré dans un fait historique, comme ceux que tu as préférés, mais il est plaisant 😉
alexmotamots a dit:
Le ton de ce roman me tente. Noté encore une fois.
Laeti a dit:
Drôle en effet ces différents titres pour un même roman ! Je n’ai pas encore lu Paul Colize non plus, n’étant pas hyper portée sur le polar. Mais pourquoi pas, par curiosité, et surtout s’il est maîtrisé 😉
anne7500 a dit:
En réalité il y a bien des meurtres mais cela ne fonctionne pas comme avec un enquêteur traditionnel.
keisha a dit:
L’auteur est ignoré par mes biblis, grrr; mais actuellement je suis avec Hanotte (vraiment doué ce gars là)
anne7500 a dit:
M’enfin ! Il est pourtant publié en France, et pas par une petite maison inconnue ?
kathel a dit:
Encore un titre de l’auteur à noter… je n’ai lu que Back up, et j’avais beaucoup aimé !
anne7500 a dit:
Désolée d’alourdir la liste de tes envies 😉
lcath a dit:
Et bien moi toujours pas lu! Mais peut-être d’ici la fin du mois belge….
A_girl_from_earth a dit:
Ah il est très fort pour les jeux de pistes et pour les brouiller, Paul Colize. Je crois que je n’en ai pas fini avec lui et je suis particulièrement curieuse de ce premier roman maintenant ! J’ai l’impression qu’il a une patte bien définie, et ce depuis ses débuts car en te lisant, je reconnais bien là un roman « façon Colize ». Mais le plus fort c’est que malgré ces points communs dans ces romans, il ne cesse de se renouveler.
anne7500 a dit:
Chouette alors, ça me promet encore des heures de lecture heureuse 😉
aifelle a dit:
Je l’ai vu chez Ptit Lapin et je l’ai noté aussitôt. Il y en a deux à la bibliothèque. Ce ne sera pas pour le challenge de cette année, mais c’est noté pour plus tard.
anne7500 a dit:
Back up a déjà recueilli beaucoup de suffrages.
argali2 a dit:
Il ne reste que moi alors. Jamais lu. Pourtant je trouve l’homme agréable et drôle. Il faut que je ‘y mette.
anne7500 a dit:
Ca alors, je croyais que tu l’avais déjà lu. Il est très classe, Paul Colize 😉
Karine:) a dit:
Oh, la Slovénie… juste pour ça, j’essaierais peut-être. Mais bon, je ne sais pas si je vais découvrir l’auteur par ce titre ou par un titre plus récent.
anne7500 a dit:
Ca aurait pu être un autre pays que la Slovénie, le pays en lui-même a peu d’importance. Par contre je te conseille Paul Colize ! 😉
ptitlapin a dit:
Merci pour cette découverte Anne. Paul Colize c’est génial
anne7500 a dit:
De rien, j’ai découvert comme toi et je ne m’arrêterai pas là.