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Quatrième de couverture :
En contemplant les plaines blanches au-delà de la Volga avec toi, Vika, j’ai découvert la grâce fragile des femmes et celle du monde. Moi qui croyais à la doctrine éternellement vivante du communisme, à la ville blanche et fraternelle promise par on institutrice, j’ai alors comris ce qu’il y manquait : l’amour… Contre la folie des hommes, aimer n’est-il pas une forme de résistance ?
J’ai sorti ce livre de ma PAL (où il dormait depuis quelques mois seulement, pas comme d’autres) puisque le club de lecture de janvier est consacré à Andreï Makine (quelle bonne idée !). J’étais aussi torturée influencée par Mina et Marilyne qui aiment ce livre sans modération… et je vais avoir bien du mal à en parler de ce livre que j’ai dégusté à petites doses, chapitre après chapitre, avec l’impression d’être éblouie à chaque finale.
On pourrait croire à un ensemble de nouvelles, mais au fil de la lecture on se rend compte que le narrateur est toujours le même, qu’il évoque d’un chapitre à l’autre les mêmes souvenirs de l’orphelinat où il a passé son enfance, de sa jeunesse, du régime soviétique dans lequel il a baigné. Et le premier et le dernier texte se répondent, mettent le point final lumineux à une boucle nourrie de rêves, d’idéaux, de propagande, de pouvoir, de vieux dinosaures du Kremlin, de collectivisme et autres inventions du communisme.
Chaque « nouvelle » évoque un de ces aspects du régime, mais aussi une histoire d’amour, platonique ou non, charnel ou passionnel, d’amitié amoureuse, de désir. Des amours qui fleurissent sur fond de communisme, se heurtent au système ou au contraire résistent à ce système et allument de petites flammes tenaces, brèves mais éternelles dans leur vérité. Il en ressort une image du soviétisme réaliste, sans illusions, mais sans regret non plus de la part du narrateur qui sait bien que ses rêves d’une société fraternelle, libérée de la haine et de l’envie, risque de déboucher sur un autre idéal qui se pervertira tout aussi vite que le précédent.
C’est un livre où l’amertume latente, les souffrances, les désillusions se laissent soulever avec légèreté grâce à une femme entrevue, à un couple âgé toujours en harmonie, à une vieille femme qui a vu Lénine, mais aussi grâce à un bouquet de perce-neige, à la vue de la glace qui fond, à la neige d’un verger en fleurs.
Un livre qui aurait pu m’emporter rien que par la grâce de son écriture, musicale, balancée : mais il y avait bien plus que cela dans ce Livre des brèves amours éternelles…
Andreï MAKINE, Le livre des brèves amours éternelles, Editions du Seuil, 2011 (et aussi en Points)
Impossible de choisir un extrait, il faudrait tout recopier. Lisez-le !
Encore un clin d’oeil à la semaine russe de Marilyne qui nous présente un livre de Krzyzanowski (cette semaine me donne des envies, merciii !)
denis a dit:
c’est bien noté que ce livre est à lire
anne7500 a dit:
Bonne idée, il faut expérimenter cette grâce infinie par soi-même
Sandrine a dit:
Encore un auteur que je n’ai jamais lu…
anne7500 a dit:
Dans ma bibliothèque j’ai La musique d’une vie, mais je l’ai lu il y a si longtemps que c’et comme si je découvrais une voix !
Asphodèle a dit:
Tu me tentes ! Si tu dis que tu devrais citer tout le livre, je note les yeux fermés !!!
anne7500 a dit:
Toute l’âme russe écrite en français…
La Critiquante a dit:
Le titre est très beau en tout cas.
anne7500 a dit:
N’est-ce pas ! Cette opposition est déjà surprenante et belle…
Marilyne a dit:
Ooooh, heureuse de cette lecture. Tu dis tout, cette lumière des récits, ce goût de l’écriture. A chacune de mes lectures d’Andreï Makine, j’ai retrouvé tout cela, la rudesse du réalisme, les moments de grâce et d’éternité, ce regard infiniment lumineux. Cette » nouvelle » dans le verger… Je ne peux que te conseiller » La femme qui attendait « , l’un des plus beaux romans que j’ai lu. Merci à toi.
anne7500 a dit:
J’ai justement repéré « La femme qui attendait », c’est sur une des femmes de Dostoïevski, non ? J’ai vu la série Dostoïevski sur Arte, et repéré le bouquin cette semaine, je vais chercher ! Merci d’avoir été à l’origine de cette lecture !
Marilyne a dit:
Non, contexte d’après-guerre, dense.
chaplum2 a dit:
De mon côté, je ne suis pas persuadée que ce genre soit pour moi.
anne7500 a dit:
Pas sûre non plus (un écrivain russe et français, Manu, bouh, fuis, ne te fais pas mal !!) 😉
lesbavardagesdesophie a dit:
Voilà un auteur que je ne connais pas du tout. Je note !
anne7500 a dit:
A découvrir, incontestablement 😉
ressacar a dit:
Pourtant de mon côté, ce livre m’a déçu. Et je ne comprends toujours pas l’accord du titre, amour est un mot masculin non?
anne7500 a dit:
Non, au pluriel, amour devient féminin.
ressacar a dit:
La grammaire ne cessera de me surprendre! Merci
Bonheur du Jour a dit:
Il faudra que je le lise. J’aime bien cet auteur. Merci.
Et bon dimanche.
anne7500 a dit:
Un joli bonheur à savourer !
aifelle a dit:
Il faut absolument que je le découvre cet auteur !
anne7500 a dit:
Pour moi, c’est une redécouverte, comme je l’ai expliqué dans un autre commentaire. Il n’y en a pas un qui traîne dans ta PAL ?
manika27 a dit:
Comment ne pas avoir envie en te lisant … je le note
anne7500 a dit:
Bonne idée !
antigone a dit:
Je me dis toujours qu’il faut que je lise de nouveau Andréi Makine… J’avais conservé un très bon souvenir du « testament français ».
anne7500 a dit:
Si je l’ai lu (ce que je crois), je n’en ai aucun souvenir. J’espère en lire autre de lui avant le club de lecture (un de moins dans la PAL aussi !)
kathel2 a dit:
Je me sens un peu seule… je n’ai pas accroché du tout, au point de ne pas le finir, ni de réussir à en parler. Je crois donc pouvoir dire qu’il n’est pas pour tout le monde. 😉 Pourtant je compte lire Le testament français.
anne7500 a dit:
C’est vrai, c’est sans doute un livre exigeant, qui ne plaît pas à tout le monde. Il m’a donné envie d’encore aller me balader en Russie, soviétique ou non.
Mina a dit:
« Un livre qui aurait pu m’emporter rien que par la grâce de son écriture, musicale, balancée : mais il y avait bien plus que cela dans ce Livre des brèves amours éternelles… »
Je n’ai rien à ajouter à ça, à part me joindre à ton injonction de lecture. Ce « bien plus que cela » est si difficile à exprimer et pourtant tellement fort, important… Je garde un souvenir ébloui de ce si beau texte.
anne7500 a dit:
Moi aussi, éblouie ! Pourtant il y a tant de lourdeurs évoquées dans ce roman… Mais c’est un grand moment de grâce au final !
lounima a dit:
Un auteur que j’ai très envie de découvrir. Je note ce titre mais j’en ai déjà noté d’autres… 😉
anne7500 a dit:
Tu as d’autres dealeuses de romans russes ? On doit avoir la même, non ?
lounima a dit:
Oui, la même !! 😀
krolfranca a dit:
Bon, bah je vais le lire alors !
anne7500 a dit:
Faut pas toujours obéir le doigt sur la couture de la liseuse, hein… 😉 Mais lis-le quand même !
Cachou a dit:
Tu es beaucoup plus séduite que moi dis donc. Je suis dans « La femme qui attend » en ce moment-même et je trouve ça tellement artificiel. J’ai cette impression désagréable d’un auteur qui écrit pour montrer qu’il sait écrire plus que pour dire quelque chose et ça me gêne dans ma lecture. Bon, ça se lit vite, je continue en espérant que le ton changera…
anne7500 a dit:
Oooh dommage… Non, je ne suis pas d’accord, il fait bien sentir les lourdeurs soviétiques et la vie des gens ordinaires… Et son écriture est belle, lumineuse… Quand je trouverai « La femme qui attend » je le lirai sûrement !
Cachou a dit:
Je l’ai fini, je le rendrai vendredi.
J’en parlerai ce soir parce que le livre m’a énervée et quand un livre m’énerve, il faut que ça sorte.
En bref, l’auteur fait de son livre une métaphore à deux sous énorme comme une maison. Son écriture élégante du début devient banale au fur et à mesure (s’est-il fatigué de faire des recherches stylistiques?) ce qui, à la limite, rend la chose moins lourde mais pour finir, j’ai eu l’impression de lire un prétexte. Le côté artificiel n’est pas passé, que du contraire.
Du coup, non, tant pis, je ne lirai pas l’autre livre de l’auteur que j’ai emprunté, celuici m’a trop agacée.
anne7500 a dit:
Snif 😉 C’était quoi, l’autre titre ?
Lili a dit:
J’ai justement acheté un livre de Makine récemment – mais pas ce titre malheureusement. Néanmoins, il semble définitivement un auteur à lire !
anne7500 a dit:
J’espère que ça te plaira, il écrit magnifiquement bien !
Violette a dit:
voilà un auteur que je veux découvrir depuis longtemps, merci pour la piqûre de rappel 🙂
anne7500 a dit:
De rien 😉