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Voici un poème qui, à mon sens, convient merveilleusement bien à ce jour de Pâques ! Il est extrait de Sous la rbe des saisons, de Philippe Mathy (un poète de ma région) qui a reçu avec ce recueil le Prix littéraire 2013 du Parlement Wallonie-Bruxelles (tiens, tiens, poésie et politique vont ensemble ? qui sait ?… mais c’est une belle reconnaissance pour ce poète)

Quatrième de couverture

«On écrit sans songer à personne. On écrit en ignorant pour qui. Ce «pour » est pourtant bien présent : à l’instant où les mots s’abandonnent sous la main, dans la bouche, le souffle de la langue frémit dans l’air à la recherche d’une oreille attentive, d’un visage, d’une joue à caresser, d’une solitude à partager. 
Paradoxe que Jean Grenier a relevé dans son Nouveau lexique : « On n’écrit pas librement tant qu’on pense à ceux qui vous liront, on n’écrit pas bien tant qu’on ne pense pas à eux. »

Le recueil contient trois parties, La part de l’ombre, Lumière obstinée et Sous la robe des saisons. Le poème que je vous propose débute la deuxième…

A contre-noir

la danse généreuse des étoiles

pour chuchoter encore en nos yeux

le reflet de rives nouvelles

vers nous tendues comme des mains

A contre-noir

une confidence de lune

pour nous livrer

le parfum de rivières lentes

caresses sur les hanches de l’aubépine

A contre-noir

la nuit qui se déchire

pour murmurer sur nos lèvres

assoiffées de réveil

l’alphabet de matins à renaître

Philippe MATHY, Sous la robe des saisons, Editions L’herbe qui tremble, 2013

Bonne fête de Pâques à tous et à toutes !

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