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Broken Soup, deuil, Jenny Valentine, L'école des loisirs, résilience
Quatrième de couverture :
Un jour, à la caisse du magasin, un inconnu tend à Rowan un objet qu’elle aurait laissé tomber par terre. C’est le négatif d’une photographie. On y distingue un visage radieux. Cela fait deux ans que Rowan ne sait plus ce que c’est, un visage radieux. Depuis la mort de son frère Jack, Rowan doit faire face. Ses parents se sont séparés, sa mère a perdu goût à la vie. Et c’est elle, Rowan, à quatorze ans, qui élève sa petite soeur au quotidien. Mais comment quelque chose qui ne nous appartient pas peut-il transfigurer l’existence ? Rowan est persuadée que ce négatif n’est pas à elle. Pourtant, il va révéler bien des secrets, et éclairer sa vie d’un jour nouveau.
Quel beau roman que ce Broken Soup ! Difficile de ne pas admirer Rowan dans son parcours de fille qui a perdu son frère (pas de mot pour cela, de même que pour les parents ayant perdu un enfant) dans des circonstances tragiques et qui s’occupe bravement de sa soeur et de la tenue de la maison, tout en veillant à préserver son indépendance.
Une ligne qui va bouger quand les révélations concernant ce fameux négatif vont s’enchaîner et que Rowan va pouvoir apprécier et compter sur le soutien de ses nouveaux amis, Bee, sa nouvelle copine, Harper, le routard qui parcourt le monde dans une vieille ambulance reconvertie en van, Carl, le père de Bee… Et comme la vie, ses amis, la romancière prennent soin de distiller progressivement ces révélations, on y croit, on se laisse prendre par la main et on suit le bouleversement initiatique de cette fille qui porte un deuil terrible, surtout parce que ses parents ont tellement lâché prise. On admire au passage la formidable capacité de résilience et le sens de la répartie de l’adorable Stroma, la petite soeur de six ans qui, mine de rien, porte elle aussi Rowan à bout de bras.
On a la gorge serrée mais on sourit aussi devant le sens de l’autodérision de la jeune fille. Tout n’est pas entièrement résolu à la fin, tout n’est pas parfait – la vraie vie, en somme – mais on aura pris une belle leçon de vie et on aura passé un excellent moment en compagnie de Rowan et Harper. Je leur souhaite, à eux et à leur petit monde transformé à jamais par l’épreuve de la mort et du deuil, le meilleur possible.
« Une autre aurait peut-être ménagé davantage Stroma mais moi, j’ai été assez directe. Je crois qu’elle le méritait. De toute façon, je n’ai jamais été douée pour enrober les choses. Papa et maman ne nous ont pas habitués à cela. Je ne ferai jamais la queue pour admirer une statue qui pleure, une femme qui aurait la faculté de guérir les malades par imposition des mains ou le visage de Jésus dessiné sur une tortilla. Je n’ai jamais cru que Jack, perché sur un nuage, nous observait depuis sa nouvelle demeure, ou qu’il allait se réincarner dans le futur, par exemple en sage-femme indienne ou en gardien de chèvres dans les Andes.
En revanche, je crois dur comme fer à certains miracles. Ceux qui ont lieu ici-bas, tous les jours, et qu’on ne remarque pas. Les miracles de la probabilité, comme par exemple le fait qu’on naisse tels qu’on est et pas autrement. » (p.149-150)
Jenny VALENTINE, Broken Soup, traduit de l’anglais par Marie-Claude Mapaula, L’école des loisirs, 2014
titine75 a dit:
Je vois que c’est plutôt un livre jeunesse, je n’en lis jamais mais il a l’air bien tentant.
anne7500 a dit:
L’école des loisirs, c’est clairement jeunesse, mais je trouve qu’un bon roman jeunesse peut être apprécié de tous. Ici encore, Jenny Valentine montre le génie anglais à raconter une bonne histoire en prise avec la vraie vie et pleine d’humour et d’émotion.
Laeti a dit:
Il pourrait tout à fait me convenir!
anne7500 a dit:
Mais oui !
alexmotamots a dit:
Il a l’air pas mal pour mes ados.
Nadège a dit:
Un très bon souvenir de lecture, émouvant et tendre. Merci pour le lien!
anne7500 a dit:
De rien, ce fut un vrai plaisir de le lire.
Tiphanie a dit:
Ton billet donne envie de lire ce roman, j’ai été interpellée par le titre, j’aime bien la couverture et ton avis a fini de me convaincre 🙂
anne7500 a dit:
Soyons honnêtes, à part le fait que ça se passe à Londres, la couverture n’a pas grand-chose à voir avec le roman, mais ça ne l’empêche pas d’être sympa. Sans parler du roman 😉
Gwenaëlle Péron a dit:
Titre incongru mais roman très très tentant! 🙂
anne7500 a dit:
Oh mais parfaitement, cela devrait te plaire !
Karine:) a dit:
Je ne connaissais pas du tout, mais c’est ma foi fort tentant!
anne7500 a dit:
Et de deux ! 😉 L’école des loisirs a déjà publié quelques romans de Jenny Valentine.