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10/18, famille, Joyce Maynard, L'homme de la montagne, soeurs
Quatrième de couverture:
Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa soeur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder, rêvant d’inattendu. Et l’inattendu arrive. Effroyable, une succession de meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire : la chasse à l’Etrangleur du crépuscule commence. L’inspecteur Torricelli, le père des fillettes, dirigera l’enquête. Trente ans plus tard, Rachel raconte : la traque épuisante, leurs vies suspendues, et ce jour où les deux soeurs se sont retrouvées face à l’étrangleur… Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités. Depuis lors, Rachel s’est donné pour mission de retrouver cet homme. Roman d’apprentissage, polar psychologique : Joyce Maynard a su ériger ce fait-divers réel en un conte cruel haletant.
De Joyce Maynard, j’ai lu et beaucoup aimé Les filles de l’ouragan (un coup de coeur même) et Long week-end. Ce titre-ci est un vrai coup de coeur comme j’en ai rarement eu cette année (et donc je vais avoir bien du mal à en parler). Ce serait criminel d’en dire plus que la quatrième de couverture sur l’intrigue, sauf que limite dès la première page, je pensais avoir déjà deviné qui est ce fameux homme de la montagne mais la manière dont Joyce Maynard a mené son roman m’a démontré que c’était bien plus subtil et bien plus noble que ce que je ne pensais.
Criminel d’en dévoiler trop par rapport au suspense et aux étapes de l’histoire, disais-je, par contre je peux vous dire que si (en plus d’une excellente intrigue) vous aimez les histoires de famille, l’amour entre soeurs, l’amour d’un père envers ses filles et réciproquement, si vous savez déjà à quel point Joyce Maynard est fine dans l’exploration de ces sentiments, alors ce livre est fait pour vous. J’ai retrouvé la force avec laquelle les deux Filles de l’ouragan s’entendent et la vérité intime d’un(e) ado de treize ans dans Long week-end. On sent à quel point la romancière se souvient de sa propre adolescence, elle se nourrit de cette période hypersensible pour infuser sa propre expérience dans des personnages attachants : comment ne pas aimer Rachel à l’imagination débordante et Patty la réaliste qui adore les chiens, comment ne pas adorer avec elles leur père, le détective Torricelli, comment même ne pas être attentif à la mère, pourtant si absente ?
Ce que j’ai beaucoup aimé aussi et trouvé très subtil (je me répète, je sais), c’est, dans la dernière partie, la mise en abyme, le roman dans le roman : un autre clin d’oeil de Joyce Maynard à sa propre activité d’écrivain, qui permet ici de boucler sa narration avec justesse. Et puis, encore une fois, elle a l’art de raconter et d’amener les émotions sans pathos, sans effet de manche, j’aime et j’admire cette faculté. (Le titre original est d’ailleurs parlant : After Her.) J’espère qu’elle me touchera encore longtemps avec les romans qu’il me reste à découvrir d’elle et ceux qu’elle écrira encore.
« – Tu sais ce que je crois ? C’est qu’on est tous des drôles de zèbres. Chez certaines personnes, on ne remarque pas leur bizarrerie, mais on en a tous une. » (p. 155)
« Il m’arriva alors quelque chose d’étrange :une soudaine flambée d’amour pour celle à qui je ne pensais pas souvent – ma propre mère, qu’on pouvait taxer d négligence, mais qui ne me disait jamais comment m’habiller, ne m’emmenait jamais chez le pédicure avec elle, ni n’essayait de me faire embaucher chez les pom-pom girls. En ce moment, elle devait se trouver à la bibliothèque, cherchant de nouveaux livres d’obscurs gourous indiens ou un recueil de poèmes de Sylvia Plath. Peu importait d’ailleurs. J’ai compris ce jour-là qu’en nous laissant libres de nos choix, ma soeur et moi, elle nous avait fat un grand cadeau. Patty et moi n’appartenions à personne qu’à nous-mêmes. » (p. 213)
Joyce MAYNARD, L’homme de la montagne, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain, 10/18, 2015 (Première édition : Philippe Rey, 2014)
Avec ce roman, j’inaugure ma participation au Mois américain organisé par Titine (je n’ai pas que des projets américains pour ce mois de septembre mais j’espère lire au mois trois ou quatre bouquins). C’est aussi le titre choisi par le Blogoclub repris par Florence et Amandine.
keisha41 a dit:
Hum, tu réussis à me tenter, dis donc!
anne7500 a dit:
N’aurais-tu jamais lu Joyce Maynard ?? ^^
keisha41 a dit:
Ben non… (pas taper!)
anne7500 a dit:
Mais non, tu as bien de la chance d’avoir encore à la découvrir 😉
Le livre d'après a dit:
Comme toi, j’aime la finesse psychologique de Joyce Maynard et j’admire la façon dont elle se souvient de l’adolescence. Mon prochain sera « Les filles de l’ouragan » et je crois que je ne serai pas déçue.
Excellent mois américain Anne (et bonne rentrée également !)
anne7500 a dit:
C’est le premier que j’ai lu « Les filles de l’ouragan », il a une petite place spéciale dans ma vie de lectrice mais j’aime quand même encore mieux celui-ci, je crois. Bonne rentrée à toi aussi, Florence !
Hélène a dit:
Un roman qui m’a aussi beaucoup plu !
anne7500 a dit:
Et moi donc 😉
mespagesversicolores a dit:
J’avais beaucoup aimé ce roman mais j’avais préféré Les filles de l’ouragan (même si l’intrigue m’avait directement sauté aux yeux!)
Elle arrive à émouvoir en toute simplicité. C’est beau.
anne7500 a dit:
Je te fais la même réponse qu’à Florence 😉
Catherine a dit:
Après avoir lu ton avis et celui de titane il va falloir que je le lise! J’avais beaucoup aimé un long weekend mais n’ai pas encore lu les filles de l’ouragan que j’ai également dans ma pal!!
anne7500 a dit:
Tu as de la chance d’avoir encore à découvrir ces titres ! J’ai Baby Love et Prête à tout dans la PAL.
A_girl_from_earth a dit:
Pfff ton billet rend ce roman irrésistible. Je n’ai jamais lu Joyce Maynard encore mais si je devais en lire un, ce serait celui-ci !
Karine:) a dit:
Bon, bon, bon… je ne connais pas du tout Maynard. En fait, j’en ai entendu parler mais je ne l’ai jamais lue. Il faut hein!
anne7500 a dit:
Je ne peux que ta conseiller, et chaudement !
aifelle a dit:
Je n’ai toujours rien lu d’elle ; il y a toujours un autre livre plus urgent à découvrir !
anne7500 a dit:
Ah ces piles urgentes… 😉 (mais il est quand même urgent de découvrir Joyce Maynard !)
Violette a dit:
tu me donnes très envie, surtout avec cette histoire de mise en abyme… et je n’ai toujours pas lu cet auteur!
anne7500 a dit:
Je me répète : je te la recommande absolument !
lcath a dit:
Vu tous les avis ce roman va vite quitter l’étagère et passer entre mes mains 🙂
anne7500 a dit:
Personne ne semble négatif en effet…
rachel a dit:
oh oui vraiment ce livre donne envie….toute une enquete et deux jeunes filles…cela promet….vous m’avez donne envie en tout cas….;)
anne7500 a dit:
Suis ton envie, j’espère bien que tu aimeras !
alexmotamots a dit:
Je te sens sous le charme de cette auteure.
Margotte a dit:
Alors là ! voilà un roman qui a tout pour me plaire !!! Et en pleine période de rentrée littéraire en plus (sans parler de l’autre rentrée…). Et ma PAL qui prend du poids, prend du poids… et va en prendre encore, je le sens !
Ton enthousiasme est perceptible et communicatif, c’est sûr.
anne7500 a dit:
Bah ce n’est qu’un petit poche, ça ne prend pas beaucoup de place… 😉
sheherazade2000 a dit:
je ne la connais que pour avoir aimé salinger, mais je ne suis pas très tentée par son écriture – j’ai sans doute tort
anne7500 a dit:
Oui, c’est ce qu’elle raconte dans « Une adolescence américaine », je le lirai peut-être un jour. Au-delà du style, ses histoires sont excellentes.
Gwenaëlle a dit:
Voilà que je ne sais plus si c’est celui-là que j’ai lu ou bien Les filles de l’ouragan… Je vais devoir aller vérifier ça. Une auteure que j’aime bien aussi.
anne7500 a dit:
J’ai beaucoup aimé Les filles de l’ouragan ! Et celui-ci encore plus, je crois.
FondantGrignote a dit:
Bon, définitivement : je me le note pour plus tard ! 🙂 bon mois américain !!
anne7500 a dit:
Excellente idée ! Bon mois américain à toi aussi !
Laeti a dit:
C’était ma première lecture de Maynard, que j’avais enchaîné directement avec Long week-end (et que j’ai préféré). Une pépite cette auteure. Comme je te le disais, je suis en plein dans son récit hyper intime sur la maladie de son mari. Sinon je te conseille Les règles d’usage où elle parle de la reconstruction d’une adolescente après le décès de sa maman le 11.09.11. Super beau!
Laeti a dit:
euh… 11.09.01
anne7500 a dit:
😉
anne7500 a dit:
J’attendq la sortie poche des Règles d’usage, parce que j’en ai encore d’autres en attente. 😉
Laeti a dit:
Tu as bien raison! Il sort ce mois-ci chez 10/18 (la couverture est trop belle comme à chaque fois!).
Nadège a dit:
J’ai beaucoup aimé Les règles d’usage, je commence bientôt Un jour, tu raconteras cette histoire.
anne7500 a dit:
Il sort en poche ce mois-ci, je vais me précipiter 😉
Lili a dit:
Tu n’es pas le premier billet très emballé que je lis sur ce roman ! Il faut définitivement que je découvre Joyce Maynard !
anne7500 a dit:
Tant de billets enthousiastes ne garantissent quand même pas que tu aimes autant que d’autres mais je ne peux que te conseiller la découverte. Et puis, si tu aimes les (très bonnes) histoires d’adolescents… 😉