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Présentation de l’éditeur :
Dans un paysage de Lorraine, à l’abri du vent, la sérénité semble régner. Mais l’impression est trompeuse. La mine, les blessures de la guerre, les vieilles haines y ont creusé bien des failles. C’est dans l’une d’elles qu’un matin d’hiver, le cadavre d’une jeune fille est retrouvé, une corde savamment nouée autour du corps. Le lendemain, on découvre un curieux assemblage de brindilles dans le cimetière du village, à l’endroit même où, à la Libération, un homme a été pendu. Sonder les âmes et les souvenirs des «gueules jaunes», ces anciens mineurs malmenés par l’Histoire, devient un nécessité. Lesquels, des fantômes de la guerre ou de la mine, sont revenus sacrifier cette adolescente?
Bien sûr, j’ai lu un autre roman entre Bondrée et celui-ci mais il y a des coïncidences frappantes entre les deux : un petit monde clos, des jeunes filles assassinées dont le corps est mis en scène dans la forêt, dans des crevasses creusées par des effondrements miniers. Ici le cadre a beaucoup d’importance : nous sommes en Lorraine, une région encore marquée par les fractures de la guerre (en 40-45 les Allemands ont de nouveau occupé l’Alsace-Lorraine, divisant la population entre collabos, résistants, engagés volontaires, exilés, déportés, avec les règlements de comptes qu’on imagine à la Libération) et les cicatrices laissées dans le paysage et dans les maisons suite à l’arrêt de l’exploitation des mines de fer.
C’est dans le village de Varange qu’est retrouvé le corps sans vie de Nathalie, ado un peu difficile. Parmi les enquêteurs, Simon Dreemer, muté de Paris suite à une « bavure » (ok ce n’est pas nouveau mais il faut bien introduire les personnages, non ?) et Jeanne Modover, qui a grandi dans le village. La capacité d’écoute, la connaissance des lieux et des gens de l’une, le côté direct mais intuitif de l’autre vont bien s’accommoder pour tenter de pénétrer les secrets bien enfouis de ce village lorrain. Aline Kiner est elle aussi originaire de cette région, elle connaît bien son histoire, sa géographie, son économie et cela a nourri efficacement ce roman bien mené, bien écrit, sans un poil de gras, avec des personnages pleins de fêlures et attachants.
Encore un bon moment de lecture que je vous conseille (un premier roman prometteur)
ALine KINER, Le jeu du pendu, Collection piccolo, Liana Levi, 2012 (première édition : 2011)
En hommage à Aline Kiner décédée bien trop tôt début janvier 2019
Challenge Petit Bac – Littérature générale, Objet
Marilyne a dit:
Et bien, tu me tentes avec ce titre ! ( et je vois que tu lis Frères d’âme que j’ai adoré, je croise les doigts… )
anne7500 a dit:
Je vais garder Le jeu du pendu au chaud 😉 Il faut que je lise Frère d’âme, je dois le rendre à la bibliothèque la semaine prochaine (en éalité je termine Trouble mais celui-ci sera mon prochain billet)
aifelle a dit:
Je n’ai pas beaucoup lu de romans qui se passe en Lorraine, alors pourquoi pas. Triste nouvelle à la fin 😦
anne7500 a dit:
Ca m’a un peu fait penser aux Fausses innocences d’Armel Job : les Cantons de l’Est belges ont eux aussi été ballottés entre la Belgique et l’Allemagne entre 14-18 et 39-45.
aifelle a dit:
Qui se « passent » ce serait mieux !
Ellettres a dit:
Le côté sombre m’effraie un peu, mais le duo d’enquêteurs fait penser à celui de la série Broadchurch, non ? Alors pourquoi pas…
anne7500 a dit:
Ils sont quand même moins torturés que dans Broadchurch 😉
Sandrine a dit:
On m’a prêté « La nuit des béguines » qui a tout pour me plaire.
anne7500 a dit:
Il est dans ma pile et je crois que j’aimerai aussi 😉
A_girl_from_earth a dit:
Les éditions Liana Levi ont des romans rarement décevant et une sélection éditoriale plutôt intéressante. Pourquoi pas au détour d’une bib’, quand ma PAL sera plus stable.
anne7500 a dit:
Quand ta PAL sera plus stable… Vraiment ? On peut toujours rêver 😉
dasola a dit:
Bonsoir anne, tu m’apprends la nouvelle pour son décès. Triste nouvelle. J’avais beaucoup aimé La nuit des béguines. Je note ce Jeu du pendu. Bonne soirée.
anne7500 a dit:
J’ai La nuit des béguines dans la PAL, ça me plaira sûrement. Bon weekend, Dasola.