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Quatrième de couverture :

« À la fin de ce récit, je vais me tuer. Et puis mourir. C’est ainsi. Toute bonne chose a une fin, mais moi aussi. »

Après les retentissants succès de La Bête à sa mère et La Bête et sa cage, David Goudreault conclut sa trilogie avec Abattre la bête ; des explosions d’amour et de violence pour une finale apocalyptique digne de ce nom.

Et voilà, David Goudreault met un point final à sa trilogie décalée, déjantée, et il s’impose comme une voix originale dans la littérature québécoise. Mon billet sera court car je n’ai pas grand-chose à dire de plus par rapport aux deux premiers de la série, La bête à sa mère et La bête et sa cage. Sauf que, cette fois-ci – et pourtant j’ai lu le tome 2 en février, il n’y a pas si longtemps – j’ai eu un peu de mal à me détendre, à retrouver le second degré (voire plus) qui est pourtant la marque de fabrique de David Goudreault. (Attention, si vous n’avez pas lu les autres, je spoile.) Après ses « débordements » en prison, la Bête (le narrateur) a été placée en hôpital psychiatrique et bien entendu, sa priorité est de s’évader, selon un plan particulièrement violent qu’il exécute à la perfection. Et son seul but dans la vie… évidemment, c’est de retrouver sa mère. Cette violence initiale va parcourir tout le roman, sous les yeux éberlués du lecteur (de la lectrice), et bien sûr, dès qu’on réussit à se mettre au second degré (au trente-sixième, carrément), on ne peut qu’admirer les références cinématographiques, Vol au-dessus d’un nid de coucous, par exemple, picturales (la Bête recrée L’origine du monde en découvrant le sexe de Maple), littéraires (il y a du Hemingway et du Yves Duteil – si, si). On ne peut que rire devant ce héros psychopathe et parfaitement benêt qui se « fond dans la masse » en se déguisant en punk, crête d’Iroquois rousse sur la tête et cible (!!!) tatouée sur le front. On ne peut que déguster la richesse et la variété de son style unique. J’imagine aussi que l’auteur met dans ce roman tout ce qu’il aime et tout ce qu’il veut dénoncer de Montréal et de son Québec.

Tout compte fait, il échappe à tout, notre narrateur – dont on découvre le prénom à la fin – quelle pirouette ! Et son final est carrément… christique. Bah oui, tant qu’à faire il mérite le meilleur.

Bravo, David Goudreault, bravo le Québec ! Et définitivement, j’adore l’expression québécoise « les bobettes » 😉

Plein de citations à déguster sur Babelio – et une mention spéciale à Axel Pérez de León pour les illustrations de couverture de la série. Celles-ci sont reprises sur l’édition de poche française, chez 10/18 (et elles sont bien plus belles – à mon goût – que l’édition de Philippe Rey).

David GOUDREAULT, Abattre la bête, Stanké, 2017

Québec en novembre avec Karine et Yueyin, catégories Nos joies répétitives (série) et Place de la République (un roman qui a traversé l’océan)